Mais que fout la rouquemoute ici ?

Allez ma bonne Gertrude, tu te gaveras de foin avec même un large gobelet d'avoine mais plus tard, à notre retour.

La jument cossue hennît pour marquer son mécontentement. Elle était pas de tout repos cette rousse là, toujours par monts et par vaux, ça la changeait de la ferme d'où elle avait été retirée. C'était pas pour lui déplaire d'ailleurs mais là c'était de son foin frais qu'elle avait envie. Elle tenta de l'amadouer en collant son museau contre son épaule, la rousse avait du comprendre car elle plongea sa main dans le sac aux merveilles et sortit une belle poignée d'avoine que Gertrude engloutit en bougeant ses muscles de l'encolure. Quelques heures plus tard les deux vadrouilleuses arrivaient devant les grilles de Beaurepaire.

Tellu descendit d'un geste peu élégant et agita la cloche.

Lorsque l'ombre du garde approchait elle s'annonça

Bonjour mon brave, je suis Tellusine, le maître des lieux m'a demandé de venir le rejoindre

meuh !

Elle regarde le garde puis sa Gertrude broutant l'herbe, se demandant comment on empêche un animal de prendre la nourriture à sa portée.

Dites je veux bien mais si je lui colle son sac d'avoine sous le nez elle va avoir tant d'énergie qu'elle risque de vous saccager la belle pelouse en galopant comme une folle. M'enfin c'est vous qui voyez !

Glissant les lanières du sac en toile rempli d'avoine le long des oreilles de l'animal, elle saisit les rênes et avance en suivant le garde jusqu'à son maître.